Les entreprises ont un rôle prépondérant dans la société, même si elles visent avant tout un but lucratif. Le professeur Colin Mayer soutient que les bénéfices des entreprises devraient émaner de la résolution de problèmes plutôt que de leur création. Les entreprises devraient donc aborder les actions générant des externalités négatives et envisager les contributions sociales positives. Les idées de Mayer sont captivantes, mais les entreprises parviendront-elles un jour à dépasser l’intérêt financier pour fixer des objectifs altruistes ? Quelle que soit la réponse, son livre montre qu’il y a indéniablement un espace pour une réflexion sur la finalité des entreprises.
Les entreprises devraient être tenues de justifier leur finalité, comme elles l’ont fait à certaines périodes de l’histoire.
Il est désormais admis que les entreprises peuvent créer et exploiter les activités de leur choix tout en cherchant à maximiser leurs profits. La seule exigence est qu’elles respectent les lois et réglementations existantes. Néanmoins, comme les entreprises jouent un rôle essentiel pour le bien-être de la société, elles devraient envisager des objectifs dépassant la seule recherche du profit. Ainsi, en Grande-Bretagne, les premières entreprises devaient obtenir une autorisation gouvernementale avant leur création. Au XIXe siècle, les entreprises étaient tenues de fournir des « clauses d’objet » spécifiant leur domaine d’activité, une obligation dont elles ont bien sûr tenté de se libérer.
À cette époque, la majorité des entreprises étaient de petite taille : il y avait peu de multinationales et le pouvoir de marché n’était donc pas si préoccupant. Au milieu du XXe siècle, beaucoup estimaient que les entreprises étaient trop influencées par les souhaits et les caprices de leurs dirigeants. Depuis les années 1980, les entreprises...
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